Colloque 10 juin 2021: Violences et lien sexuel conjugal
Organisé par l’AFCCC 49 avec le soutien financier de la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité.
Argumentaire
La genèse de ce colloque s’origine du discours social sur les violences conjugales, en regard de notre pratique clinique quotidienne.
Si les féminicides sont des tragédies humaines à combattre, nous rencontrons le plus souvent des hommes et des femmes qui souffrent chacun de leur violence « ordinaire ». Du conflit on passe à la dramaturgie de la scène conjugale qui déchire les enveloppes protectrices de chacun dans le couple, du groupe conjugal, de chacun des enfants et du groupe familial. Pour autant, le désir de vivre ensemble reste présent.
A partir des ateliers cliniques du matin nous tenterons d’explorer ce qui, dans le lien sexuel conjugal, participe de l’actualisation de la pulsion et de sa possible ou son impossible transformation.
Des psychanalystes, thérapeutes de couple, et un anthropologue viendront, chacun à leur manière, nous apporter leurs éclairages théoriques à partir des questions tirées de nos pratiques.
Programme de la journée
8 h 45
Accueil des participants
9 h 00 – 9 h 15
Mot d’accueil par le Président de l’AFCCC49 Jean Marc Cailleau et par la Déléguée Départementale aux Droits des Femmes et à l’Egalité, Madame Leaticia Guilbaud.
9 h 15 – 10 h
Conférence « Entre imaginaire et réalité : violence et sexualité » par Alain Giami, Directeur de recherche émérite à l’INSERM, Associate editor : « Sexologies : European Journal of Sexology and Sexual Health »
La conférence vise à interroger les liens entre violence et sexualité dans les relations hétérosexuelles qu’il s’agisse de relations de couple instituées, ou de relations occasionnelles. Elle s’inscrit dans le cadre de la perspective des scripts de la sexualité et articule les scénarios culturels, les scripts interpersonnels et les scripts subjectifs (Gagnon, 2008).
Il s’agirait d’examiner les théories qui associent ou dissocient violence et sexualité avec d’une part les théories de Andrea Dworkin (1987) qui considèrent que toute pénétration génitale est en soi un acte de violence envers les femmes qui doit être évitée et d’autre part l’approche de Robert Stoller (1984), dans le sillon de Freud – pour qui la violence et la volonté de nuire (de façon active ou passive) sont l’une des conditions nécessaires à l’excitation sexuelle. Le propos vise à établir des articulations entre la dimension subjective (imaginaire) de la violence, sa mise en acte et sa négociation éventuelle dans le cadre des relations interpersonnelles. Il s’agit en outre de prendre en compte les relations de genre. Enfin la situation culturelle actuelle (en France) qui établit la violence sexuelle comme la forme de violence absolue dans son incompatibilité avec la notion de consentement sera interrogée dans ses dimensions de toxicité et de résilience et de sublimation potentielle. Il s’agit de rétablir la place centrale – et les limites – de la vie fantasmatique dans la vie sexuelle hétérosexuelle et conjugale souvent considérée comme naturelle et exempte de fantasmes parce que légitimée par la loi et la morale dominante.
10 h – 10 h 30
Pause
10 h 30 – 12 h
Ateliers
12 h – 14 h
Repas avec possibilité de déjeuner sur place, sur réservation voir le formulaire ci dessous.
14 h – 15 h 30
Regards croisés avec :
• Marlène Frich, thérapeute de couple, conseillère conjugale et familiale
• Liliana Gonzales, psychanalyste, membre du comité de la revue Dialogue
• Alain Giami, anthropologue
• Emmanuel Gratton, sociologue
15 h 30 – 16 h
Pause
16 h – 17 h
Suite des regards croisés
17 h – 17 h 30
Conclusion par Jacques Vauconsant, psychanalyste, superviseur de l’équipe de conseillère conjugale et familiales de l’AFCCC49.
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